Couplets à la camarde

C'n'est pas parc'qu'il t'a sou-
vent brocardé par ci
par là, qu'tu d'vais l'mettr' sous
la terre au Ramassis,
que de piètres manoeuvres,
de funestes besognes,
n'as tu pas mis en oeuvre
pour l'faucher sans vergogne.

Sûr qu'il t'asticotait
jusqu'à semer dans ton
nez des fleurs, s'il vous plaît !
ça méritait l'pardon,
mais tu as fait la morte
insidieusement,
cachée comme un cloporte
au milieu de son chant.

Pourtant il t'a rendu
de facétieux hommages,
couchant à corps perdu
tes ires sur sa page,
t'a su gré de tes actes
et l'infaillible preuve :
c'est qu'il a, avec tact,
caressé l'cul d'la veuve.

Les fidèles principes
de tes usages, camarde,
lui ont cassé sa pipe,
il n'y prenait point garde,
il t'a tant versifié
qu'on attendait d'ta part
un accord ratifié :
sursis pour son départ.

Ton bras....s'institua
juge d'exécution
des peines qu'il causa
quand on apprit qu'son nom,
serait gravé au Py,
modeste concession,
où il n'est qu'assoupi,
du moins, nous le croyons.

C'n'est pas parc'qu'il t'a sou-
vent brocardé par ci
par là qu'tu d'vais l'mettr' sous
la terre au Ramassis,
mais tes basses manoeuvres
n'auront pas eu raison,
le temps n'fait pas son oeuvre
toujours nous le chantons.

Michel MARCHAND Montigny les Metz (57)

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