Alain GUYARD
La Zonzon

Ce premier roman d'Alain Guyard a reçu le Prix littéraire Georges Brassens 2011, remis lors des Journées du Parc Brassens (Paris 15°).
Ecrivain aux mains tatouées ("TOUT" sur l'une et "RIEN" sur l'autre), Alain Guyard a enseigné vingt ans la philosophie dans les lycées, et depuis 2005 office dans les prisons, à Marseille, Nîmes ou Tarascon. Il a publié des pièces de théâtre et des essais, dont un "Sacco & Vanzetti" aux Editions libertaires.

Voici l'opinion de Claire Julliard, du Nouvel Observateur:

Pas un hasard si Guyard rime avec Audiard, notait récemment Arnaud Viviant: son premier roman est un excellent polar sur le milieu carcéral, ses maux, et ses mots.
Nommé prof de philosophie à la maison d'arrêt de Nîmes dans le cadre d'un programme expérimental, Lazare Vilain s'initie aux arcanes de la "zonzon". Il s'attache à ses élèves taulards, Molokrov le dealer ou Ramblet le braqueur à l'ancienne. Il passe bientôt leur courrier clandestin, commence à ressembler à un rejeton du milieu et tombe amoureux d'une musicienne, enseignante en prison, comme lui. Or la belle Leïla est la veuve d'un caïd marseillais, en quête de protecteur. Lazare n'est pas au bout de ses peines...
Une salutaire bouffée de gouaille argotique estampillée "Tontons flingueurs". Maître en langue verte, Alain Guyard descend d'Albert Simonin, de Frédéric Dard et de Michel Audiard. Toutefois, sa peinture du monde carcéral et de la "truandaille" est très actuelle. Son héros s'attendait à côtoyer des Roger Knobelspiess ou des Charlie Bauer, il se retrouve face à de petits trafiquants, des paumés, des démunis.

Cet excellent polar nous propose quelques scènes d'anthologie. Dont l'évocation par Lazare des derniers jours de Socrate devant un auditoire médusé. Si sa philosophie dans le mitard est revigorante, celle de ses disciples est plus prosaïque. Joseph, l'arnaqueur, jure ainsi sur l'honneur qu'il a toujours volé "des gens pleins aux as. De toute façon, voler les pauvres, j'ai essayé, ça rapporte pas assez".

286 pages

Prix: 20 euros

Le Dilettante (septembre 2011)

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